#4 ETH est aussi une réserve de valeur
Pourquoi ETH a le potentiel de rivaliser avec le king BTC 🤴
Bravo et merci à tous ceux qui nous ont rejoint cette semaine, vous êtes désormais 300 CryptoGuys !
Temps de lecture : 8 minutes
Bonjour !
J’espère que vous avez passé un agréable réveillon 🎅
Dans cette édition, on va parler de l'actif sous-jacent à la machine virtuelle Ethereum : Ether (ETH)
Dans la précédente édition, j’expliquais le fonctionnement des contrats intelligents qui constitue la base de la crypto-économie.
Au centre de toute cette machinerie, il y a la crypto ETH. Elle permet de faire fonctionner le tout, d’exécuter du code, et vient agir comme le carburant de toute sa crypto économie.
Mais saviez-vous que ETH a aussi des propriétés de rareté ? 😎
Dans cette édition, je vais te parler de :
Le modèle d'émission des Ethers
Le passage à la preuve d’enjeu
La mise à jour EIP1559
À la fin de cette édition, tu auras compris pourquoi Ether peut être considéré comme une réserve de valeur et pourquoi il a le potentiel de concurrencer le roi bitcoin 👑
Le modèle d'émission des ETH
Tout d’abord, il faut souligner que l’éther est un actif pré-miné. Cela signifie que dès le lancement du protocole, il y avait déjà un certain nombre d’ETH en circulation. Au total, il y a eu 60 millions de jetons vendus au moment de la levée de fonds pour le lancement du projet, auquel on ajoute 12 millions d’ETH qui ont été donnés à la Fondation Ethereum afin de financer le développement du protocol.
Pour le moment, Ethereum fonctionne avec le système de validation preuve de travail (Proof-of-Work). Même logique qu’avec Bitcoin, la politique monétaire d'Ethereum est définie par les récompenses qui sont versées aux mineurs (ceux qui sécurisent le réseau et valident les transactions). En revanche, le nombre d’ETH distribué au fil du temps n’est pas prévu à l’avance dans le code. Il est discuté par les différentes parties prenantes du réseau et la fondation Ethereum directement.
Plutôt que de fixer arbitrairement le nombre d’ETH nécessaire pour assurer la sécurité, la politique monétaire d'Ethereum est décrite comme étant une "émission minimale nécessaire pour sécuriser le réseau". En raison d'incitations naturelles, le réseau n'a pas intérêt a augmenté les émissions. Il est d’ailleurs peu probable que l'émission d'Ether augmente un jour, à moins que la sécurité du réseau ne soit menacée.
Jusqu’à présent, la quantité d’ETH injectée dans son économie n’a fait que diminuer. Concrètement, le nombre d’ETH distribué aux mineurs à chaque bloc est passé de 5 à 3 fin 2017, puis de 3 à 2 fin 2019. En se basant sur le nombre d’unités créées par rapport à l’ensemble en circulation, le taux d’inflation est actuellement d'environ 4,5 % par an.
En observant ce graphique, on constate que la courbe représentant l’offre d’Ether en circulation s’aplatit au fil du temps. Cela illustre bien le fait que la quantité d’ETH créé ne fait que diminuer au fil des années.
On retrouve finalement la même logique déflationniste que sur Bitcoin, bien qu’il n’y ait pas de maximum théorique sur Ethereum. On l’a vu dans l’édition #2, un actif déflationniste, dans un monde où il y a une infinité de monnaie fiat, a mécaniquement plus de chance de s’apprécier dans le temps que de perdre de la valeur face au dollar.
Le passage au Proof of Stake
Qu’est ce que le Proof-of-Stake ?
La preuve d'enjeu (Proof-of-Stake ou PoS) est une alternative à la preuve de travail qui exploite la valeur de l'actif natif d'un système crypto-économique pour assurer la sécurité de l'économie.
La preuve d’enjeu est une alternative que souhaite embrasser Ethereum dans un futur prochain. Le protocol a d’ailleurs commencé ce long processus de changement de son algorithme de consensus.
Là où le Proof-of-Work sécurise via une compétition dans la consommation des ressources, et oblige les attaquants potentiels à égaler et dépasser le taux de consommation économique pour attaquer le réseau, le Proof-of-Stake sécurise le système en érigeant un mur de valeur qu'un attaquant potentiel doit surmonter pour attaquer le système.
Actuellement, 8.7 millions d’Ether sont investis dans ce système de validation en devenir. Pour attaquer le système, l’attaquant devrait alors miser un montant équivalent, libellé en ETH. Il devra se procurer environ 35 milliards de dollars en ETH pour le faire. Pas accessible à tous donc 😅
Mais ce qui est le plus important à retenir, c’est que les systèmes de preuve d’enjeu ne consomment pas de ressources énergétiques (ou très peu). Plus de débat donc sur la consommation énergétique démesurée des cryptos ! 🌏
Les personnes qui sont optimistes quant à l’avenir d'Ethereum veulent toujours plus d'Ether. La preuve d’enjeu fonctionne sur l'hypothèse qu'il y a un nombre suffisant d’intéressés qui souhaitent accéder à des récompenses libellées en ETH.
Contrairement à la preuve de travail sur Bitcoin, les participants ici ne sont pas obligés de vendre leurs récompenses ETH pour payer les coûts économiques de la sécurisation. Ils sont enclins à conserver les récompenses reçues, contribuant ainsi à limiter la pression à la baisse sur l’actif 😇
La preuve d’enjeu cible donc les personnes qui sont les plus optimistes sur l'actif, et leur fournit un système de validation de transaction qui leur permet de ne pas avoir à vendre d'ETH pour exprimer leur croyance dans la croissance de l'économie Ethereum.
Quel impact sur le modèle d’émission ?
Les récompenses augmentent ou diminuent en fonction de l'offre d'ETH mis en jeu. S'il y a moins d'ETH mis en jeu, les récompenses ETH sont plus élevées et vice versa.
Au fur et à mesure que de plus en plus de validateurs mettent en jeu des ETH, les récompenses diminuent. Ce processus éliminera les personnes qui ont misé le moins d'ETH et qui sont moins intéressées par des récompenses réduites, laissant ceux qui sont prêts à recevoir la plus petite quantité d'ETH possible.
Les validateurs rivalisent dans leur optimisme en privant les moins bons éléments des récompenses. Ceux qui sont fondamentalement les plus optimistes à l'égard de l'ETH sont aussi ceux qui sont prêts à accepter le moins de récompenses ETH en compensation du blocage de leur capital en ETH pour le placer sur Ethereum.
Ethereum découvre donc organiquement l'équilibre optimal entre la sécurité d'Ethereum et l'émission d'ETH. Ce mécanisme s'appuie sur la théorie du contrôle pour optimiser la sécurité de l'Ethereum, tout en préservant au maximum la rareté de l'ETH.
C'est ainsi que la preuve d’enjeu érige les murs les plus élevés autour de son économie, tout en compensant spécifiquement la partie des personnes qui sont les plus enclines à soutenir le réseau, pour le coût le plus bas. Grâce à ce mécanisme, Ethereum a besoin d'émettre le moins possible de nouvelle monnaie pour assurer une sécurité adéquate à Ethereum.
Une fois que le système de preuve d’enjeu est adopté et que le système de preuve de travail sera totalement abandonné, l'émission annuelle d'ETH pourrait chuter de 4,5% par an, à une émission théorique de ~0,5-1% par an (sous réserve que 15 à 25% de l’offre circulante soit consacrée à la sécurisation du protocole).
Tout cela signifie que l’offre d’ETH en circulation devrait continuer de diminuer dans les prochaines années, contribuant à rendre l’actif de plus en plus rare 😉
EIP1559 : la cerise sur le gâteau 🍒
EIP-1559 est une mise à jour du protocole Ethereum implémentée le 04 août 2021. Elle introduit un mécanisme de burn , qui vise à mieux gérer les frais de transaction sur le réseau.
Qu’est ce que ça change ?
À chaque fois qu’un acteur économique fait une transaction sur la machine virtuelle, il doit payer des frais en Ether afin d’exécuter du code et voir sa transaction incluse dans le grand livre d'Ethereum.
Avant cette mise à jour, la totalité des frais payés par les acteurs du réseau étaient distribuée aux mineurs. La quantité d’Ether payée par les utilisateurs changeait donc tout simplement de main et était toujours comptabilisée dans l’offre circulante.
Depuis le mois d’août, une partie des frais de transactions payés par les utilisateurs est automatiquement brulée. Cela signifie que des Ethers sont simplement retirés de l'offre en circulation. Le burn est comparable en finance traditionnelle à un rachat d'actions.
À moyen terme, cela limite l’inflation et profite à tous les détenteurs d'ETH. En tant qu'unité monétaire, l'EIP-1559 fait de l'ETH une monnaie plus attrayante à détenir.
L’offre diminue en fonction de la croissance de l’économie Ethereum. À mesure que l'économie d'Ethereum génère une production économique, l'ETH devient plus rare. L’EIP-1559 permet d’associer la production économique à la rareté de l'actif.
Elle permet de capturer les excès économiques de l'économie Ethereum et de les réinjecter dans la valeur de l'ETH. EIP-1559 crée un lien entre la puissance économique d’Ethereum et la valeur de la monnaie ETH.
Un impact considérable 🤯
Avec l'EIP1559, le burn annuel d'ETH est estimé à plus d'1 million d'ETH, faisant ainsi chuter le taux d’inflation de 4.5% à moins de 2%. Depuis l’implémentation de la mise à jour, le nombre de nouveaux Ethers injectés dans son économie a été réduit de plus de 66%.
On peut d’ailleurs directement observer les conséquences du burn en zoomant sur le précédent graphique illustrant l’offre d’ETH en circulation.
Mais le meilleur reste probablement à venir…
La synergie entre la mise à jour EIP1559 et le passage complet à la preuve d’enjeu va créer un véritable cercle vertueux.
La puissance de ces deux composants serait alors multiplicative et devrait continuer de tirer drastiquement le taux d’inflation vers le bas.
Ces deux facteurs s'alimentent les uns les autres et se renforcent mutuellement, créant une boucle de rétroaction positive sur la valeur de l'ETH.
Selon les estimations, le taux net d’inflation par an pourrait se trouver entre les 0.75% et 0.5% d’ici les 2 prochaines années. Un taux d’inflation qui se voudrait inférieur à Bitcoin donc 😌
L’ETH serait de ce fait un actif tout aussi rare que BTC, mais avec un champ d’application beaucoup plus large allant au-delà du simple échange de valeur.
Alors, plutôt ETH ou BTC ? Ou les deux ? 😅
Pour conclure
Sur Ethereum, la politique monétaire n’est pas déterminée à l’avance par le code, elle est ajustée par les acteurs économiques du réseau sous le principe d’une émission minimale pour sécuriser le réseau. Au fil des dernières années, le taux d’inflation n’a fait que diminuer.
Le passage en Proof of Stake devrait permettre au protocol de continuer à diminuer la récompense par bloc distribuée aux validateurs et tirer vers le bas le taux d’inflation et raréfier toujours plus l’offre circulante.
L’EIP-1559 permet de retirer de l’offre circulante la moitié des ETH créés en détruisant une partie des frais de transaction payés par les utilisateurs. Ce mécanisme permet d’associer la production économique à la rareté de l'actif.
L’effet cumulé de l’EIP1559 et du passage en Proof of Stake devrait permettre de fixer le taux d’inflation annuel sur Ethereum en dessous des 1% d’ici 2 ans. Un taux d’inflation inférieur à celui du protocol Bitcoin.
Voilà pour cette semaine ! N'hésitez pas à nous faire vos retours :
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À dimanche prochain !
Alexis et l’équipe Crypto Guys 💜
Édition rédigée depuis la maison familiale en région parisienne 🇫🇷
Références et liens :
Pour voir le nombre d’ETH burn en direct ça se passe ici : watchtheburn.com 🔥
Le détail du fonctionnement de l’EIP1559 écrit par Vitalik Buterin lui même : EIP 1559 FAQ
Le site pour récupérer des données précises concernant l’offre circulante d’ETH en circulation : Ethereum Supply Chart
Mes estimations concernant l’impact du Proof of Stake sur le taux d’inflation : Eth Hub Ethereum’s Monetary Policy
Toute les infos sur le nombre d’ETH d’ors et déjà mis en jeu : Beacon Scan